Le blason du garçon, signature à la librairie Michael Seksik
Le Mercredi 18 Janvier 2018, à la Librairie, présentation de l’ouvrage « LE BLASON DU GARCON », œuvre commune d’Anne van der Linden et Nitcheva.
Ainsi qu’une exposition d’ANNE VAN DER LINDEN et une lecture-performance de NITCHEVA.
Suivra une présentation de l’ouvrage « TIRAGES DE TÊTES » par NICOLAS TOPOR & ALEXANDRE DEVAUX.
Vernissage le jeudi 18 Janvier 2018, à partir de 18h.
Exposition du 18 au 21 janvier.
« LE BLASON DU GARÇON » est le premier volume de la collection Ready/Read, c’est une édition Co-op, ouvrage sérigraphié, tiré à 200 exemplaires.
« TIRAGE DE TÊTES », Porte-folio de Quinze planches sérigraphiées, tiré à 100 exemplaires, numérotés. Co-édition PANIC PUBLISHERS / ATELIER CO-OP
Librairie Michael Seksik, 16 rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris
Le Blason du garçon, Nitcheva et Anne Van Der Linden
Présentation succincte et pratique
Un blason est un genre poétique en faveur au XVI siècle, il est une description détaillée d'un être ou d'un objet dont on fait l'éloge ou la satire.
L’humanisme aujourd’hui prend l’eau.
Transcender son échec récurrent et intrinsèque à un autre genre, l’humain, n’a jamais été du tenant d’un art du dimanche. On n’est pas chez les bisounours. On est dans les tripes, dont l’anagramme comme le revers de sa médaille, est « esprit ». On est dans la peau,l’anthropophagie et les orifices à outrance, le tout dans un entrelacs de corps baroques, parce que sans cesse en métamorphose, en tension d’être, en pénétrations mises en abyme. On pourrait parler de la peur du vide (la nature en aurait horreur), mais la question n’est pas là. La peinture d’AVDL s’attaque de front à ce qui dérange, aux parts d’ombre, tout en leur restituant leur grâce et leur dignité. C’est ce qu’on appelle une alchimie, et pas des moindres. Il ne s’agit pas de provocation de comptoir pour fétichistes de pacotille mais d’une éthique du corps et partant, de l’érotisme.
Parlons-en, de l’éthique. A l’heure où certaines femmes se permettent de balancer des inepties telles que « le viol, on s’en sort... » en écho pas très judicieux à un « balance ton porc » pas très raffiné non plus, mais qui a l’honneur d’exister. Personnellement je ne pense pas m’en être sortie. Et du viol et des porcs.
On en finira donc jamais avec ces querelles de cour d’école concernant cette bonne vieille inégalité homme/femme.
Et pourtant ça avance. Le mouvement queer maintenant faisant partie intégrante du tissu social, on ne peut plus qualifier de marginale la mise en pratique du mélange des genres au sein du politique, et son apport fondamental dans l’appréhension d’une altérité sans cesse malmenée. Et pourtant c’est là, dans une Présence de plus en plus affirmée, frondeuse mais loin
des tâtonnements de première minute.
Penser et créer le mélange des codes et des genres est plus que jamais une attitude éthique et politique. A l’heure de la remontée des fondamentalismes (il y en a pour tout le monde), l’affirmation du désir jusque dans la mort est bien l’un des aspects les plus marquants de la peinture d’AVDL. Et il s’agit bien d’humanisme, avec ses accents rabelaisiens, une mise en corps et en couleurs d’un langage à outrance, truculent, sonore, gargantuesque.
Néologismes corporels, bouches avides et sans mesures, androgynie a tire la rigot, on est bien là dans un Babel relationnel qui tend avec flamboyance et non sans douleur (on accouche pas en faisant de la peinture sur soie) à cette androgynie primordiale, à cette coincidentia oppositorum chère aux Surréalistes, au jouir heureux. A la paix, en somme. C’est ce que mes mots/mes enfants me proposent, cette paix et cette alchimie-là. Paix par leur corps et les corps dont ils font le louange ici.
Lorsque nous avons, Anne et moi, décidé de nous lancer dans cette collaboration évoquée depuis quelques années, il était évident que c’était le moment, et si le kairos existe, il était bien là.
Un mois après l’écriture des deux ou trois premiers textes, mon père est décédé. Je ne me suis pas posée la question de savoir comment j’allais pouvoir continuer à écrire de l’éros tant c’était évident que cette écriture-là m’a permis de ne pas sombrer dans le thanatos. L’échange fut, avec Anne, d’une évidente fluidité.
Merci Anne, merci les garçons, merci à ce Blason que j’ai eu la chance de vivre intus et in cute peu après la mise en page finale.
Merci à mon père, ce garçon sans Blason maintenant.
Nitcheva
Ainsi qu’une exposition d’ANNE VAN DER LINDEN et une lecture-performance de NITCHEVA.
Suivra une présentation de l’ouvrage « TIRAGES DE TÊTES » par NICOLAS TOPOR & ALEXANDRE DEVAUX.
Vernissage le jeudi 18 Janvier 2018, à partir de 18h.
Exposition du 18 au 21 janvier.
« LE BLASON DU GARÇON » est le premier volume de la collection Ready/Read, c’est une édition Co-op, ouvrage sérigraphié, tiré à 200 exemplaires.
« TIRAGE DE TÊTES », Porte-folio de Quinze planches sérigraphiées, tiré à 100 exemplaires, numérotés. Co-édition PANIC PUBLISHERS / ATELIER CO-OP
Librairie Michael Seksik, 16 rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris
Le Blason du garçon, Nitcheva et Anne Van Der Linden
Présentation succincte et pratique
Un blason est un genre poétique en faveur au XVI siècle, il est une description détaillée d'un être ou d'un objet dont on fait l'éloge ou la satire.
L’humanisme aujourd’hui prend l’eau.
Transcender son échec récurrent et intrinsèque à un autre genre, l’humain, n’a jamais été du tenant d’un art du dimanche. On n’est pas chez les bisounours. On est dans les tripes, dont l’anagramme comme le revers de sa médaille, est « esprit ». On est dans la peau,l’anthropophagie et les orifices à outrance, le tout dans un entrelacs de corps baroques, parce que sans cesse en métamorphose, en tension d’être, en pénétrations mises en abyme. On pourrait parler de la peur du vide (la nature en aurait horreur), mais la question n’est pas là. La peinture d’AVDL s’attaque de front à ce qui dérange, aux parts d’ombre, tout en leur restituant leur grâce et leur dignité. C’est ce qu’on appelle une alchimie, et pas des moindres. Il ne s’agit pas de provocation de comptoir pour fétichistes de pacotille mais d’une éthique du corps et partant, de l’érotisme.
Parlons-en, de l’éthique. A l’heure où certaines femmes se permettent de balancer des inepties telles que « le viol, on s’en sort... » en écho pas très judicieux à un « balance ton porc » pas très raffiné non plus, mais qui a l’honneur d’exister. Personnellement je ne pense pas m’en être sortie. Et du viol et des porcs.
On en finira donc jamais avec ces querelles de cour d’école concernant cette bonne vieille inégalité homme/femme.
Et pourtant ça avance. Le mouvement queer maintenant faisant partie intégrante du tissu social, on ne peut plus qualifier de marginale la mise en pratique du mélange des genres au sein du politique, et son apport fondamental dans l’appréhension d’une altérité sans cesse malmenée. Et pourtant c’est là, dans une Présence de plus en plus affirmée, frondeuse mais loin
des tâtonnements de première minute.
Penser et créer le mélange des codes et des genres est plus que jamais une attitude éthique et politique. A l’heure de la remontée des fondamentalismes (il y en a pour tout le monde), l’affirmation du désir jusque dans la mort est bien l’un des aspects les plus marquants de la peinture d’AVDL. Et il s’agit bien d’humanisme, avec ses accents rabelaisiens, une mise en corps et en couleurs d’un langage à outrance, truculent, sonore, gargantuesque.
Néologismes corporels, bouches avides et sans mesures, androgynie a tire la rigot, on est bien là dans un Babel relationnel qui tend avec flamboyance et non sans douleur (on accouche pas en faisant de la peinture sur soie) à cette androgynie primordiale, à cette coincidentia oppositorum chère aux Surréalistes, au jouir heureux. A la paix, en somme. C’est ce que mes mots/mes enfants me proposent, cette paix et cette alchimie-là. Paix par leur corps et les corps dont ils font le louange ici.
Lorsque nous avons, Anne et moi, décidé de nous lancer dans cette collaboration évoquée depuis quelques années, il était évident que c’était le moment, et si le kairos existe, il était bien là.
Un mois après l’écriture des deux ou trois premiers textes, mon père est décédé. Je ne me suis pas posée la question de savoir comment j’allais pouvoir continuer à écrire de l’éros tant c’était évident que cette écriture-là m’a permis de ne pas sombrer dans le thanatos. L’échange fut, avec Anne, d’une évidente fluidité.
Merci Anne, merci les garçons, merci à ce Blason que j’ai eu la chance de vivre intus et in cute peu après la mise en page finale.
Merci à mon père, ce garçon sans Blason maintenant.
Nitcheva